Blog
Nouvel An vietnamien : les secrets du Têt et du banh chung (banh tet)
Si vous avez un jour la chance de voyager au Vietnam entre la fin du mois de janvier et le début du mois de février, vous serez agréablement surpris de voir que tout le pays vibre d’une ferveur bien particulière et que partout fleurs et décorations embellissent villes et maisons.
Et si vous approchez d’une fenêtre, il se peut que vous ayez la chance d’être saisi par les effluves irrésistibles des mets qui se préparent dans les coulisses de la période festive que représente le Nouvel An vietnamien ou Têt, notamment les fameux banh chung et banh tet (gâteaux de riz gluant).
Dans cet article, nous vous proposons de découvrir les origines du Têt, ses traditions, mais surtout les bons petits plats préparés.
Et parce que lire c’est bien, mais déguster c’est incroyablement mieux, vous trouverez trois recettes en fin d’article pour vous permettre de savourer le fameux gâteau de riz gluant avec deux propositions de pickles pour l’accompagner : les germes de haricots mungos (ou crudités) marinés et le gingembre vinaigré, emprunté à la cuisine japonaise.
Les festivités autour du Nouvel An vietnamien
Il ne faut pas confondre le « Nouvel An asiatique » ou « Nouvel An chinois » avec le Nouvel An vietnamien. Si leurs dates sont proches, puisque déterminées par le calendrier luni-solaire, les rites et traditions qui leur sont associés divergent.
Origines et Significations du Têt ou nouvel an vietnamien
Le Tết Nguyên Đán, plus communément appelé Têt, est la fête de Nouvel An vietnamien. Elle célèbre le premier jour de l’année.
La date des festivités l’accompagnant se détermine chaque année en fonction du calendrier luni-solaire également appelé « calendrier lunaire ».
Cette date, qui change ainsi tous les ans, tombe toujours entre les dix derniers jours du mois de janvier et les deux premières semaines de février. Elle se situe donc entre le 21 janvier et le 19 février.
À titre d’exemple, en 2024, le Têt débute le 10 février et, en 2025, le 29 janvier.
Si son origine reste disputée, l’influence chinoise serait assez limitée puisque nombre de rites, festivités et pratiques effectuées à cette occasion remonteraient à l’époque préchinoise. Confucius cite d’ailleurs « une fête du peuple Man » pendant laquelle « ils dansent en buvant de l’alcool ». Le « peuple Man » désignant le peuple Viêt pour le peuple chinois Han.
C’est la plus importante des fêtes au Vietnam, véritable marqueur de l’identité culturelle vietnamienne. À cette occasion, les familles se réunissent ou s’organisent pour voyager ensemble. Cela correspond à nos « grandes vacances » en France.
Conformément au calendrier lunaire, chaque année qui commence porte le nom d’un animal. Douze animaux se disputent ce privilège et sont associés à des caractéristiques propres pour chaque enfant naissant dans leurs années. Le temps se divise alors en cycle de douze ans.
Selon les légendes, peu avant d’atteindre le Nirvana, Bouddha (ou l’Empereur de Jade) aurait appelé l’ensemble des animaux à ses côtés.
Seuls douze ont répondu à l’appel et Bouddha donna alors le nom de chacun à une année du cycle lunaire, par ordre d’arrivée à une exception près. Le premier animal arrivé fut le rat. Le rongeur, particulièrement malin, profita du buffle pour se déplacer et le devança en sautant de son dos à l’arrivée.
Sur un cycle de 12 ans, les années portent donc le nom, par ordre, du rat, du buffle, du tigre, du chat, du dragon, du serpent, du cheval, de la chèvre, du singe, du coq, du chien et du cochon.
À titre d’illustration, en 2024, nous rentrons dans l’année du dragon et en 2025, dans l’année du serpent.
Détermination du Têt dans le calendrier luni-solaire
En Europe, nous divisons le temps en fonction de la rotation de la Terre autour du Soleil. Nous utilisons donc un calendrier solaire dit « calendrier grégorien » pour découper le temps en 365 jours regroupés en 12 mois.
Au Vietnam, si le calendrier grégorien est utilisé pour marquer les évènements internationaux, le calendrier luni-solaire ou « lunaire » s’impose pour déterminer les dates des fêtes traditionnelles et des rituels.
Ce calendrier s’appuie à la fois sur les différentes phases de la lune et sur les mouvements de la Terre autour du Soleil. Il est d’usage de le diviser en douze mois, comme pour le calendrier solaire.
Selon la légende, le calendrier luni-solaire aurait été inventé par l’empereur chinois civilisateur Huángdi dit l’« Empereur Jaune » qui vécut entre 2697 et 2597 avant notre ère. Son origine explique que l’on retrouve l’utilisation de ce calendrier dans une partie de l’Asie, dans les pays ayant un lien culturel avec la Chine.
À la différence du calendrier solaire, le calendrier luni-solaire ne comporte que 354 jours. Cette différence implique la présence d’un mois « intercalaire » de 33 jours tous les trois ans lors d’une année embolismique. Ce qui implique que la date des principales fêtes vietnamiennes change d’une année sur l’autre.
Il est aussi intéressant de noter que si le calendrier lunaire vietnamien trouve son origine en Chine, il connaît pourtant des divergences le rendant indépendant. Ainsi, à la différence du calendrier chinois, il n’y a pas d’année du lapin au Vietnam. Cette année est remplacée par l’année du chat qui n’existe pas en Chine. De même, l’année du buffle remplace celle du bœuf et l’année du rat remplace celle de la souris.
De plus, en raison du décalage horaire que l’on retrouve entre Hanoï et Pékin, le commencement de la nouvelle année connaît une différence notable.
Symbolisme du Têt et pratiques
La légende veut que le 23e jour du 12e mois lunaire, le génie du foyer (Táo Quân) quitte la maison de la famille qui l’héberge pour aller faire son rapport auprès de l’Empereur du Ciel et lui raconter tout ce que la famille a pu faire de bien ou de mal durant l’année écoulée. De ce rapport dépendra la bénédiction de l’année suivante.
Il est donc tout particulièrement important de bien traiter le génie du foyer qui représente une triade de deux génies masculins et d’un génie féminin veillant sur la famille.
Traditionnellement, cette triade était matérialisée par trois briques placées dans le foyer et sur lesquelles reposait la marmite.
Ces « sacrifices d’adieu » réalisés à l’occasion du départ de Táo Quân marquent l’identité culturelle du Vietnam comparé aux fêtes du Nouvel An que l’on retrouve ailleurs en Asie.
C’est aussi le moment où la famille est honorée, enfants, parents comme défunts.
Dans les villes, les rues, parcs et jardins se parent de décorations. Des marchés aux fleurs apparaissent un peu partout. Les activités sont suspendues. Les administrations et services s’arrêtent.
Cela symbolise le temps nécessaire aux rizières et aux hommes pour se reposer avant de repartir pour une nouvelle année.
Les maisons sont nettoyées, rangées et décorées. C’est l’occasion de suspendre, autour des portes et des autels dédiés aux ancêtres, des calligraphies et dictons qui apporteront le bonheur.
Parmi les dictons représentant bien le Têt, on peut citer : « Thịt mỡ, dưa hành, câu đối đỏ, cây nêu, tràng pháo, bánh chưng xanh. » Il peut se traduire par : « viande grasse, oignons salés, sentences parallèles (les dictons accrochés), Mât du Têt, chapelet de pétards, banh chung. »
À l’occasion du départ du génie du foyer, il est également d’usage de donner en offrande dans chaque famille, en plus des feuilles de bétel, des banh chung fabriqués spécialement pour le Têt par tous les membres de la famille réunis.
Et pour être certain de faire bonne impression à Táo Quân, il est également recommandé de ne pas se mettre en colère, de jurer et d’offrir aux enfants sages des « li xi », enveloppes de couleur rouge dans lesquelles on place les étrennes qui leur serviront d’argent de poche et qui leur offriront le bonheur.
Régulièrement les Trésors du Vietnam organisent une distribution de ces enveloppes auprès des enfants de l’orphelinat de Long Hoa, pour leur porter bonheur, leur procurer un peu d’argent de poche, mais surtout pallier l’absence d’une famille en reproduisant ce geste traditionnel si important qui emplit leurs cœurs de souvenirs joyeux malgré la situation difficile dans laquelle ils se trouvent. Cette distribution s’accompagne également de petits cadeaux ou friandises.
Les plats du Têt : banh chung et banh tet vous invitent au festin
Le Nouvel An vietnamien est l’occasion de partager entre proches, famille et amis des mets particulièrement savoureux dont les délicieux banh chung et banh tet.
Origine du Banh Chung
Le banh chung tire son origine de la Légende.
L’an 2888 avant notre ère voit l’accession au pouvoir du premier roi Hùng Vương. Son territoire s’étendait de l’actuel Vietnam au sud de la Chine. Il est le fondateur de la dynastie Hồng Bàng qui vit 17 rois Hùng Vương se succéder jusqu’en 258 av. J.-C.. Ces rois sont à l’origine de nombreuses légendes, socles de la culture vietnamienne.
D’après le récit « Histoires extraordinaires de Lĩnh Nam » (1695), c’est au 6e roi de cette dynastie que remonterait l’origine des banh chung. Devant choisir un successeur parmi ses fils, il décida d’organiser un concours dont le vainqueur serait celui qui apporterait le met représentant le mieux la sincérité pour le proposer en offrande sur l’autel des ancêtres et espérer ainsi leur bénédiction pour les prochaines récoltes.
Les très nombreux fils du roi rivalisèrent en imagination pour découvrir les plats les plus rares, les plus luxueux et les plus délicieux à ramener à leur père. Cependant, le dix-huitième fils ne disposant pas de fortune personnelle, il lui fallut trouver une façon plus économique de répondre à la demande de son père en se contentant des ressources qui étaient en sa possession.
Il choisit le riz et le porc, et confectionna deux recettes à la fois simples et délicieuses pour les mettre en valeur.
Il élabora ainsi deux gâteaux. Le premier, de forme carrée, fut appelé bánh chưng et symbolise la Terre (que l’on concevait plate à cette période). Le second, de forme ronde, fut appelé bánh giầy et symbolise le ciel.
Le roi fut impressionné par les saveurs simples, mais délicieuses, des mets offerts par son dix-huitième fils et décida que c’était la meilleure représentation du respect dû aux ancêtres. Il le désigna donc comme son successeur et ordonna la préparation de ces gâteaux pour le Nouvel An.
Aujourd’hui, le banh chung, et le banh tet (gâteau de la même composition, mais de forme cylindrique) sont indissociables du Têt. S’ils peuvent se consommer toute l’année, c’est à cette occasion que la famille se réunit pour les préparer. Ils sont ensuite donnés en offrande aux ancêtres, mais également dégustés en famille.
Si la préparation des banh chung et banh tet fait partie du rituel pour s’assurer les bonnes grâces du génie du foyer, il est de plus en plus courant de l’acheter.
Banh chung et banh tet : quelles différences ?
Le Vietnam s’étend sur plus de 2000 km entre la Chine, le Laos et le Cambodge et dispose de plus de 3000 km de côte entre la mer méridionale et le golfe de Thaïlande. Les zones de montagnes et de plateaux occupent les deux tiers du territoire, engendrant des différences de climat notables entre les régions.
De plus, et notamment par son histoire proche, le Vietnam connaît une véritable différence entre les cuisines du Nord, du Centre et du Sud. Le gâteau de riz gluant préparé à l’occasion du Nouvel An vietnamien ne déroge pas à cette règle.
Au nord, de forme carrée rappelant la Terre et répondant à la dénomination de bánh chưng, il se compose de porc, de haricots mungos et de riz gluant enveloppés dans des feuilles de dong, ou de bananier à défaut.
À partir du centre du pays et surtout au sud, il change d’appellation pour « bánh tét ». Sa forme devient cylindrique et représente alors le ciel et la fécondité. Si les ingrédients traditionnels sont identiques à ceux du bánh chưng, on retrouve également des variantes dans sa préparation, incluant épices, oignon, jus de coco, ou même saucisse chinoise.
De nos jours, où la tradition de les préparer en famille cède de plus en plus devant la facilité que représente leur achat, on le retrouve sous de nombreuses déclinaisons aussi bien véganes que sucrées, ce qui permet à chacun de pouvoir l’apprécier.
Au nord comme au sud, il est régulièrement d’usage de prévoir un bánh chưng et un bánh tét pour disposer en offrande sur l’autel des ancêtres durant le Têt.
Le reste de l’année, bánh chưng comme bánh tét se dégustent également en toute gourmandise.
Que déguste-t-on lors du Nouvel An vietnamien ?
En fonction des régions, de leurs traditions et des habitudes familiales, on retrouve certains plats qu’il est d’usage de déguster lors du Têt.
On peut citer le porc au caramel (thịt kho trứng) dont la recette se trouve dans l’article que nous avons consacré au poivre de Phu Quoc.
On déguste également du poulet bouilli et des boulettes de riz gluant aux multiples déclinaisons (xôi gấc).
Il est aussi d’usage de savourer des tranches de mortadelle vietnamienne (chả lụa) dont la recette figure dans l’article que nous avons consacré au nuoc-mâm sur ce blog.
Bánh chưng et bánh tét, quant à eux, peuvent se consommer simplement tièdes ou découpés en tranches puis frits dans une poêle. Ils sont d’autant plus savoureux quand ils s’accompagnent d’oignons vinaigrés ou de pickles (crudités marinées) dont vous trouverez des recettes en fin d’article.
Le Têt est l’occasion de se réunir entre amis et famille et de partager de bons moments. Il est traditionnel d’offrir des plateaux garnis de fruits secs, séchés ou de friandises. Ces plateaux s’offrent en famille, mais également entre relations, pour porter bonheur pour la nouvelle année et surtout marquer son affection ou son respect.
Aux Trésors du Vietnam, vous trouverez différents plateaux garnis, spécialement confectionnés pour le Têt, regroupant une sélection de fruits secs, séchés et de douceurs sélectionnés pour leur qualité et leur mode de production respectueux de la Terre comme des hommes qui la travaille.
Chaque composition se présente dans un plateau en bambou et rotin, produit artisanal représentant des millénaires de savoir-faire en vannerie vietnamienne. Garnis de douceurs sucrées ou salées, ils permettent de découvrir toute la richesse gustative des fruits exotiques vietnamiens, de l’ail noir et de la noix de cajou dans des préparations originales, au wasabi comme à l’ail et au piment.
Les Trésors du Vietnam sont nés de la volonté de trouver une solution pérenne pour financer des projets solidaires au Vietnam et apporter un soutien local auprès de la population qui le nécessite le plus. En nous choisissant, vous nous aidez dans la réalisation de nos projets sur place.
Maintenant que vous connaissez l’importance du Têt et qu’il n’est plus possible de vous cacher les délices qui sont savourés à cette occasion, nous vous proposons de découvrir trois recettes pour satisfaire agréablement vos papilles, dont celle du banh chung.
Recette du banh chung (banh tet) et accompagnements
Au Vietnam, quelques jours avant le Têt, les familles se réunissent pour préparer les banh chung (ou banh tet) et les mets délicieux qui les accompagnent. La confection de ces gâteaux de riz exceptionnels demande patience et savoir-faire, mais nous vous proposons une façon « simplifiée » de les réaliser de façon à pouvoir vous aussi les déguster accompagnés de pickles et de découvrir avec eux des saveurs trop souvent inédites en Europe.
Recette du banh chung (et banh tet)
Temps de cuisson : 6 heures
À commencer la veille.
Ingrédients
- 500 g de riz gluant ;
- 200 g de haricots mungos décortiqués ;
- 150 g de poitrine de porc plutôt grasse ;
- 10 à 20 g de pandan en poudre (ou 300 ml d’extrait de pandan reconstitué) ;
- 1 cuillère à soupe de sauce nuoc-mâm de Phu Quoc (ou « sauce poisson »). Nous vous recommandons les sauces nuoc-mâm Ong Ky 40° ou Ong Ky Spécial de 43° ;
- La moitié d’une échalote finement hachée ;
- 1 cuillère à soupe de sucre ;
- 1 cuillère à café de poivre noir de Phu Quoc ;
- Sel ;
- Feuilles de dong ou de bananier (plus facilement trouvables en France) ;
- Film étirable supportant la cuisson (ou papier aluminium) ;
- Ficelle ;
- Optionnel : 150 g de lait de coco en poudre.
Préparation
Préparation à effectuer la veille
Bien rincer le riz gluant dans l’eau courante. Renouveler l’opération au moins trois fois.
Laisser le riz tremper toute une nuit dans un grand volume d’eau.
Préparer une marinade avec l’échalote hachée, le sucre, le poivre noir de Phu Quoc et le nuoc-mâm.
Couper la poitrine de porc en morceau de 10 cm environ et bien les mélanger avec la marinade. Réserver le tout au réfrigérateur.
Préparation à effectuer le jour de la cuisson du banh chung
Rincer les haricots mungos et les mettre à tremper 2 h dans de l’eau tiède. Réserver.
Préparer l’extrait de pandan en ajoutant 10 à 20 g de poudre de pandan dans 300 ml d’eau froide, en fonction de l’intensité du goût recherché.
Rincer et égoutter le riz.
Faire revenir la poitrine de porc quelques minutes dans une poêle huilée. Réserver.
Au bout des deux heures de trempage, rincer et égoutter les haricots mungos puis les faire cuire 20 minutes à la vapeur. Si la cuisson vapeur est difficile à mettre en place, il est tout à fait possible de faire cuire les haricots mungos dans l’eau frémissante à couvert à condition de jeter le surplus d’eau en fin de cuisson et de remettre quelques instants sur le feu pour laisser la majeure partie de l’humidité s’évaporer.
Une fois les germes de haricots mungos cuits, ajouter une pincée de sel et les réduire en purée à la fourchette. Réserver.
Précuire le riz à la poêle sur feu vif dans l’extrait de pandan et une pincée de sel pendant 2 à 3 minutes (à cette étape, et selon ses goûts, il est possible de rajouter du lait de coco préparé en ajoutant 250 ml d’eau aux 150 g de lait de coco en poudre).
Continuer la cuisson entre 5 et 10 minutes à feu moyen jusqu’à évaporation de la majorité de l’humidité. La consistance du riz doit être assez compacte pour permettre le montage des banh chung (et banh tet).
Réserver.
Il ne s’agit pas de la cuisson finale du riz, mais d’une précuisson, il est donc normal que le riz ne paraisse pas assez cuit à cette étape de la recette.
Montage du banh chung
Le montage est une étape assez longue et technique qui se réalise le plus souvent en famille.
Nous vous proposons une façon de faire simplifiée pour permettre à tous de se régaler.
Commencer par disposer largement du film étirable sur le plan de travail.
Nous allons d’abord réaliser l’intérieur du banh chung en étalant une couche de haricots mungos sur la feuille de cuisson. On cherche à obtenir un carré de 10 centimètres de côtés sur 1 à 1,5 cm d’épaisseur.
Placer un morceau de poitrine de porc au centre du carré en l’enfonçant un peu pour que cela soit bien lié.
Remettre une couche de haricots mungos comparable à la première sur le dessus.
Bien former le carré à la spatule puis replier soigneusement dans le film étirable en serrant suffisamment pour « compacter » l’ensemble. Réserver
Recommencer jusqu’à épuisement des ingrédients.
Pour l’étape suivante, l’idéale est de trouver une petite boîte carrée ou un moule de 2 cm plus larges que les carrés de haricots mungos au porc déjà préparés.
Mais il est possible de faire sans.
Découper les feuilles de bananiers lavées et séchées (ou de dot) de façon à obtenir pour chaque banh chung, quatre bandes de 35 centimètres de long pour 15 centimètres de largeur environ, un carré de 15 centimètres de coté et des bandes plus étroites de 15 centimètres de large qui viendront consolider le tout.
Placer la première bande de 15 x 35 cm dans la boîte servant de moule ou, à défaut, à plat sur le plan de travail.
Positionner la seconde bande perpendiculairement de façon à recouvrir l’extrémité de la première bande. Les deux bandes se rejoignent en formant un angle droit, la seconde recouvrant la première en formant un carré de 15 centimètres de côté.
Procéder de même avec la troisième bande (qui se retrouve donc dans le prolongement de la première bande) et la quatrième (qui va se retrouver dans le prolongement de la deuxième bande posée). Le tout forme une croix et se superpose en son centre sur un carré de 15 cm de côté.
Étaler sur le carré central une couche de riz au pandan sur 2 à 3 centimètres d’épaisseur.
Placer le carré préparé de haricots mungos et de poitrine de porc au centre du carré de riz, après avoir ôté le film étirable.
Étaler à nouveau une couche de riz sur 2 à 3 centimètres d’épaisseur environ environ.
Cercler le nouveau carré avec les petites bandes de feuilles de bananier de façon à bien le consolider et le rendre hermétique.
Rabattre les grandes bandes de feuilles de bananier, l’une après l’autre, en serrant bien la préparation. Replier les extrémités si elles sont trop longues.
Bien ficeler l’ensemble.
On cherche à obtenir un gâteau carré épais, compact et bien hermétique.
Bien entourer le banh chung dans plusieurs couches de papier étirable supportant la cuisson, bien hermétiquement fermées ou dans plusieurs couches de papier aluminium à défaut.
Recommencer avec le reste des ingrédients.
Cuisson
Les banh chung se cuisent 5 à 6 h dans de l’eau portée à ébullition puis frémissante. Il est nécessaire de vérifier régulièrement le niveau de l’eau durant la cuisson. Les banh chung doivent être entièrement recouvert d’eau bouillante et doivent être isolés du fond de la marmite pour ne pas coller à celle-ci.
Il est également possible de cuire les banh chung à la vapeur durant le même temps de cuisson.
Dégustation des banh chung
Le banh chung se déguste après avoir ôté les feuilles de bananier (ou de dot), coupé en morceaux, soit tiède, soit frit à la poêle dans un peu d’huile, ce qui va le rendre délicieusement croquant.
Il est d’usage de l’accompagner de crudités vinaigrées comme les oignons au vinaigre ou différents pickles.
Réalisation des banh tet
Les banh tet sont composés et montés exactement de la même façon que le banh chung.
La seule différence réside dans leur forme cylindrique et non carrée, et dans le fait de ne disposer qu’une seule couche de riz en ne rajoutant pas celle du dessus.
Les banh tet sont très facile à réaliser sans moule particulier, puisqu’il suffit de « rouler » la préparation pour obtenir une forme cylindrique. Cependant, il est possible de s’aider pour le montage, soit d’un moule à buche soit d’une bouteille d’eau en plastique coupée en deux dans le sens de la longueur.
On place alors les feuilles de bananier de façon à avoir des bandes posées l’une sur l’autre dans la largeur du banh tet et une ou deux bandes centrales placées dans sa longueur avant de rouler fermement le tout et de le refermer bien hermétiquement, de le ficeler et de l’envelopper de plusieurs couches de film étirable supportant la cuisson ou de papier aluminium à défaut.
Le banh tet se cuit et se déguste comme le banh chung.
Recette des germes des haricots mungos vinaigrés (dưa giá)
Préparation : 30 min
Temps de cuisson : 5 min
Temps de repos : 24 h
Pour 500 ml de préparation environ
Ingrédients
- 150 g de germes de haricots mungos frais (souvent appelés à tort germes de soja) ;
- Le vert d’une tige de poireau ;
- 1 morceau de racine de gingembre ;
- 150 ml de vinaigre blanc (ou vinaigre de cidre à défaut) ;
- 150 g de sucre blanc en poudre ;
- 0,5 cuillère à café de sel ;
- 300 ml d’eau.
- Optionnel : autres crudités comme un piment rouge, une carotte, un oignon blanc ou rouge.
Préparation
Rincer puis faire tremper les germes de haricots mungos pendant 30 minutes.
Peler la racine de gingembre sur 1 cm. La couper et la hacher finement.
Supprimer les vieilles feuilles du vert de la tige de poireau avant d’en découper un morceau de la longueur d’une dizaine de centimètres. Pour plus d’esthétisme, le couper en fine julienne de la taille d’un germe de haricot mungo.
Couper éventuellement les autres crudités de même.
Vider l’eau de trempage des haricots mungos, retirer les germes abîmés et les capuchons verts qui recouvrent leur sommet.
Rincer et égoutter les germes gardés et les mélanger au gingembre, au poireau et éventuellement aux autres crudités avant de les mettre dans un contenant hermétique propre. Réserver.
Porter 300 ml d’eau à frémissement (éviter l’ébullition).
Ajouter le sucre et le sel et bien mélanger afin de les dissoudre.
Attendre que la préparation tiédisse pour ajouter le vinaigre blanc. La verser ensuite dans le récipient contenant les germes de haricots mungos de façon à bien les recouvrir.
Fermer bien hermétiquement le contenant et le réserver au réfrigérateur pendant 24 heures minimum.
Une fois le contenant ouvert, les pickles pourront se consommer durant toute une semaine.
Les germes de haricots mungos vinaigrés sont parfaits pour accompagner les banh tet ou les banh chung servi au moment du Nouvel An lunaire vietnamien (Têt).
Gingembre mariné pour sushi et banh chung (banh tet)
Pour 100 g de gingembre vinaigré
Temps de préparation : 10 min
Temps de cuisson : 5 min
À préparer au moins la veille de la dégustation.
Ingrédients
- 100 g de gingembre épluché et coupé en très fines tranches (utiliser une mandoline pour plus de facilité) ;
- 100 ml de vinaigre de riz (ou de vinaigre de cidre) ;
- 50 g de sucre en poudre ;
- 1 pincée de sel.
Préparation
Dans une petite casserole, faire chauffer à feu doux le vinaigre, le sucre et le sel tout en mélangeant bien pour que tout soit dissout.
Réserver jusqu’à refroidissement.
Dans une casserole d’eau bouillante, faire cuire 15 min les fines lamelles de gingembre.
Elles doivent devenir translucides.
Pour enlever son amertume, rincer et plonger le gingembre quelques minutes dans de l’eau froide.
Presser délicatement à la main le gingembre, mais fermement. Le placer dans un contenant refermable et ajouter le mélange de vinaigre, sucre et sel refroidi. Bien refermer et laisser mariner au moins une nuit au réfrigérateur.
Le gingembre mariné peut se conserver plusieurs jours et être utilisé au gré des envies pour accompagner des sushi, chirashi ou sashimi et surtout apporter une note originale aux tranches de banh chung en lui offrant ses notes fraiches, piquantes et vinaigrées.
N’hésitez pas à venir nous laisser un petit commentaire pour nous dire si vous vous êtes régalé, comme nous l’espérons. Nous sommes aussi curieux de découvrir comment vous fêtez le Nouvel An, ce que cela représente pour vous, et si vous avez des traditions que vous aimeriez faire connaître que ce soit du Vietnam, de France et de tout autre pays !